« Censure« , « puritanisme« , « infantilisation« ! Depuis que Facebook fait respecter une stricte interdiction des images montrant des corps nus, les journalistes n’ont pas de mots assez durs pour qualifier la modération du premier réseau social au monde. Des polémiques aussi récurrentes que stériles, et pour cause : le principe qui motive Facebook est l’un des piliers du Web.
Combien de temps faudra-t-il supporter la déferlante d’articles indignés à chaque fois que Facebook censure une image de nudité ? Dernière résurgence de cette polémique increvable, la suppression d’une photo postée par le compte Facebook de l’Agence France-presse. Sur le cliché, poing levé, une Femen à demi nue se faisait agresser par un homme, non loin de la grande mosquée de Paris devant laquelle le groupe féministe manifestait. La décision de Facebook n’est motivée ni par la violence du cliché, ni par la nature de la cause, mais par la nudité du sujet. Le plus grand réseau social du monde se réserve en effet le droit de supprimer les contenus qu’il juge inappropriés.
L’AFP connaît parfaitement les règles qui prévalent sur Facebook. Comme tous les grands médias français, elle sait utiliser le réseau social comme un outil pour élargir son audience. Comme tous les grands médias, elle a renforcé ses équipes avec des « social media editor », ces journalistes spécialisés dans les réseaux sociaux, chargés de prendre en main ces « nouveaux » canaux de diffusion que sont Twitter, Tumblr, Pinterest et, évidemment, Facebook. Et pourtant, elle a sciemment décidé d’aller à l’encontre de ces règles, pleinement consciente Lire la suite